Je pourrai me vanter que j’ai aimé et découvert
les livres d’Éric Dupont avant qu’il devienne une star internationale car j’ai
dévoré tous ses roman depuis le premier. Il y a deux semaines, j’ouvre le
journal et je découvre à travers une critique de Pierre Foglia qu’Éric Dupont
vient de publier un nouveau roman : La
fiancée américaine. J’ai particulièrement aimé le commentaire du
chroniqueur qui nous prévient : « ce n’est pas un livre de prof. »
Avec cette phrase je crois qu’il soulève un débat plus important qu’on ne le pense: les bons
profs de littérature ne font pas nécessairement de bons écrivains. J'ai le plus souvent eu de magnifiques profs de lettres qui étaient de romanciers médiocres. Je crois qu’il
faut savoir départir les « rédacteurs » des écrivains. Le problème de la littérature
québécoise et sa faible représentation à l'international c'est qu'elle semble dominée par les « rédacteurs » des gens qui ont une
belle syntaxe et qui écrivent des livres de 160 pages faits sur mesure pour le
syndrome de déficit d’attention des journalistes et le manque de
temps du jury des prix du Gouverneur général, du Grand prix de la ville de
Montréal et j’en passe. Des « écrivains » qui disent ensuite qu’ils
ont « écrémé », « dépouillé » leur roman pendant cinq ans mais
en réalité ils nous offrent des romans creux ou mal construits ou tout
simplement des premiers jets paresseux avec des phrases sujet-verbe-complément.
Steak-blé-d’inde-patate. Il n’y a rien de cela dans La fiancée américaine. Ce
roman est un livre absolu que tous nos concitoyens doivent lire. Éric Dupont est
une bête narrative qui se nourrit de culture populaire, d’histoire punk et de
mythes. Sa voix épique n’a jamais grondé aussi fort. Dans La fiancée américaine Éric Dupont nous montre qu’il est un maître de la métamorphose : il
transforme la vie, il transforme l’art, il transforme la langue à travers le labyrinthe
souterrain de son imagination. Le lecteur en sort transformé.
Friday, November 2, 2012
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